Aptitudes à évaluer

Ma formation est-elle adéquate ?

De toutes les compétences qu'on nous demande d'acquérir pendant le parcours universitaire, celle pour laquelle je me sens le moins bien outillée est sans contredit celle qui concerne l'évaluation. Après trois années d'études, je remarque que c'est probablement la tâche la plus difficile d'un enseignant et je me demande souvent si je suis assez formé pour la réaliser adéquatement.

 

Dans le cursus, il n'y a qu'un seul cours qui porte exclusivement sur l'évaluation. Or, j'ai souvent eu l'impression que ce cours s'adressait davantage à des employés du Ministère de l'Éducation qui construisent et corrigent des examens de fin d'année qu'à des enseignants du primaire. Ce sentiment a été amplifié par les expériences que j'ai vécues en stage et qui étaient complètement déconnectées de la théorie.

 

Dans les cours de didactique spécifiques aux différentes matières, la question de l'évaluation est à peine effleurée. On parle du Programme de formation de l'école québécoise, des savoirs essentiels et de la Progression des apprentissages au primaire, mais on aborde rarement la question de l'évaluation comme telle.

 

Pourtant, mon expérience jusqu'ici me porte à croire que l'évaluation doit occuper une grande place dans le quotidien d'une enseignante. Lors de mon troisième stage, j'évaluais mes élèves tous les jours en utilisant des méthodes beaucoup plus varié que le simple examen papier-crayon:

- Des entretiens individuels en lecture et en mathématiques;

- Des cliniques d'écriture;

- Des notes prises pendant la lecture interactive;

- Des grilles d'observation;

- Des situations d'apprentissages et d'évaluation (SAÉ) en mathématique.

 

Pour moi, ces méthodes correspondent beaucoup mieux à la définition de la cinquième compétence (évaluer la progression des apprentissages et le degré d'acquisition des compétences des élèves pour les contenus à faire apprendre) parce qu'elles permettent de mesurer l'évolution des élèves au jour le jour plutôt qu'en utilisant des instruments de mesure sophistiqués. 

 

Après tout, c'est mon travail d'évaluer au quotidien et je dois le faire si je veux être en mesure de dépister rapidement les difficultés de mes élèves. C'est une question de réussite ou d'échec parce que mon aptitude à évaluer a un impact direct sur ma manière de différencier.

 

Alors pourquoi est-ce que je sens que je me sens si mal préparée par l'université ?

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