Enseigner l'écriture

 *Ce billet est un travail universitaire réalisé dans le cadre du cours DDL5735 - Didactique de l'écriture au préscolaire et au primaire.

Apprendre grâce aux interactions

On a tendance à penser que le l’écriture est un monde de solitude, dans lequel il n’y a que le scripteur laissé à lui-même devant une page blanche. Or, s’il est vrai qu’une partie importante du processus d’écrire se vit dans la tête du scripteur, il n’en demeure pas moins que les interactions en lien avec l’écriture sont importantes. C’est ce que je retiens principalement du cours de didactique de l’écriture jusqu’à maintenant.

 

Dans Enseigner l’écriture, un travail de chef d’orchestre, Anne Longpré dit que "l’élève qui verbalise ses opinions ou ses façons de faire, qui explique ses idées, qui discute de l’organisation d’un texte, qui participe à l’élaboration de critères pour juger de la qualité d’un texte, en apprend un peu plus sur l’écriture, sur son fonctionnement ou sur lui-même comme scripteur." Les interactions entre les élèves sont donc essentielles dans la construction des savoirs puisqu’elles favorisent la pensée métacognitive des enfants.

Intégrer les interactions dans le processus d'écriture

En classe, j’ai compris que pour être vraiment constructives, ces interactions doivent être utilisées à deux moments dans le processus d’écriture: lors de la planification et lors de la révision.

 

Au stade de la planification, les interactions doivent surtout être utilisées pour fournir des idées. En utilisant la carte sémantique, le remue-méninges et en créant une banque d’idée, l’enseignant s’assure que les élèves sont sortis de leur latence. De plus, l’enseignant peut consulter les élèves et leur faire exprimer quels sont les critères pour juger de la qualité d’un texte, lesquels servent à faire un plan d’écriture commun auquel tous les élèves pourront se référer pendant l’écriture.

 

Au stade de la révision, l'interaction peut être présentée sous la forme d'analyses collectives de problèmes qui se sont présentés pendant l'écriture, à l'aide d'exemples. Cette étape peut se faire en groupe ou en équipes hétérogènes.

Un bénéfice connu des auteurs

Ce que je trouve fantastique à propos de la révision, c’est que c’est exactement ce procédé que les auteurs utilisent lorsqu’ils écrivent. Avant d’étudier en éducation préscolaire et enseignement primaire, j’ai commencé un certificat en création littéraire. Nous avions plusieurs cours qui étaient présentés sous la forme d’ateliers d’écriture où nous devions écrire pendant la semaine un texte sous une forme précise. Au cours suivant, chacun de nous lisait son texte et recevait les commentaires des autres étudiants en vue d’améliorer son texte.

 

J’avais fait ce lien entre la création littéraire et l’enseignement lorsque, pendant mon dernier stage, j’ai eu la chance de prendre part à une situation d’écriture dans laquelle les interactions étaient mises de l’avant. Lors de la révision, les discussions se faisaient en groupes de 2 ou 3 élèves. Ils lisaient leur texte et naturellement, ils s’aidaient en se disant, par exemple, ce qu’il manquait à leur lettre selon le plan qu’ils avaient fait au début. 

En lien avec le programme

Les modèles d’enseignements qui utilisent les interactions dans le processus d’écriture me semblent bien arrimés au Programme de formation de l’école québécoise. En effet, les interactions entre les élèves permettent à ceux-ci de développer et d’utiliser certaines composantes de la compétence Écrire des textes variés comme Évaluer sa démarche d’écriture en vue de l’améliorer, Recourir à son bagage de connaissances et d’expériences et Utiliser les stratégies, les connaissances et les techniques requises par la situation d’écriture.

 

Je crois qu’on peut également associer la Progression des apprentissages au primaire et les interactions parce que durant l’étape de la révision, les élèves sont amenés à se questionner collectivement aux façons, par exemple, de reprendre une même information à l’aide de synonymes ou de pronoms. On peut donc dire que les interactions leur permettent d’acquérir et d’utiliser les connaissances qu’ils ont du français.

Dans ma pratique

Pour moi, il ne fait donc aucun doute que les interactions vont occuper une place de choix dans mon enseignement de l’écriture. Comme je privilégie toujours l'enseignement contextualisé, il va de soi que je vais planifier des interactions lors des situations d'écriture que je ferai vivre à mes élèves en classe. Mes convictions personnelles et mon expérience en création littéraire ne laissent aucun doute là-dessus !

Bibliographie

Québec. Ministère de l'Éducation. 2001. Programme de formation de l'école québécoise: éducation préscolaire, enseignement primaire. Québec: Gouvernement du Québec, ministère de l'Éducation. 363 pages.

 

Québec. Ministère de l'Éducation. 2009. Progression des apprentissages au primaire: Français, langue d'enseignement. Québec: Gouvernement du Québec, ministère de l'Éducation.

 

Longpré, A. (2001-2002, Hiver). Enseigner l'écriture: un travail de chef d'orchestre. Québec Français , p. 52 à 55.

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