Les orthographes approchées

Démarche qui permet d’aborder l’orthographe du point de vue de la résolution de problème. 

 

Pourquoi ?

La démarche des orthographes approchées est en parfaite synergie avec la progression des apprentissages en écriture au primaire, comme si elle avait été créée sur mesure pour le programme.  C’est une approche, qui demande aux élèves de devenir réflexif à propos de la langue et de recourir de manière consciente à plusieurs stratégies différentes dans le but d’orthographier des mots et de les mémoriser. De plus, les orthographes approchées permettent de développer plusieurs compétences transversales comme mettre en œuvre sa pensée créatrice, se donner des méthodes de travail efficaces, exploiter l’information, résoudre des problèmes, exercer son jugement critique et coopérer.

 

Concrètement, ce que je remarque en classe, c’est que les orthographes approchées facilitent énormément l’encodage chez mes jeunes scripteurs. Ils mobilisent beaucoup moins d’efforts à produire des mots, parce qu’ils maitrisent plus facilement les correspondances graphèmes-phonèmes, le rôle des lettres muettes et les différentes règles de position. C’est très intéressant pour eux parce qu’ils deviennent alors capables de générer beaucoup plus d’idées.

 

Je remarque aussi de grands bénéfices en lecture, au niveau de la fluidité parce que les élèves transfèrent facilement les apprentissages réalisés en orthographes approchées vers le décodage de mots nouveaux lorsqu’ils lisent. Cet automne, j’ai remarqué que mes élèves de 2e année accrochaient beaucoup sur les gdur et les g doux. Après quelques séances d’orthographes approchées où il y avait l’un ou l’autre dans le mot, le déclic s’est fait tout naturellement en lecture.

 

Il est important de savoir que les mots doivent être soigneusement ciblés en fonction de l’objectif à atteindre. Par exemple, pour travailler les g dur et les g doux, il est important que les élèves rencontrent les deux occurrences dans un laps de temps rapproché. Les mots de la semaine pourraient être : girafe, guitare, éponge, bague et algue.

 

Comment ?

Dans ma classe, les orthographes approchées font partie de la routine quotidienne. Nous les travaillons chaque matin durant toute l’année scolaire, de manière à ce que les élèves soient exposés le plus souvent possible aux différentes constantes orthographiques. Les élèves sont regroupés en trio, que je forme en m’assurant qu’ils soient hétérogènes et équilibrés (fort/moyen/faible). Les élèves ont chacun un rôle, qui change chaque jour: porte-parole, secrétaire ou chercheur.

 

Pour commencer, je donne un mot en dictée. Je choisis un mot que les enfants connaissent, mais dont l’orthographe n’a jamais été travaillé en classe. Les élèves l’écrivent alors dans leur cahier au meilleur de leur connaissance.

 

Ils se regroupent ensuite en équipe de trois afin de mettre en commun ce qu’ils ont fait individuellement. Ils doivent discuter de leur choix pour chacun des phonèmes du mot et négocier avec leurs coéquipiers afin de trouver un compromis. 

 

Ces quelques minutes sont bien souvent mes préférées de la journée: j’adore entendre mes élèves réfléchir ensemble et argumenter ! Si vous entrez dans ma classe à cet instant, vous me trouverez souvent tout sourire, assise sur un pupitre au centre de la pièce, là où je peux entendre tout le monde à la fois. J’ai aussi beaucoup de plaisir à aller d’une équipe à l’autre pour pousser les élèves plus loin dans leurs échanges, sans toutefois leur donner de réponses.

 

Une fois le compromis trouvé, les élèves notent l’orthographe choisie sur la ligne juste en dessous de leur réponse individuelle. Le secrétaire va ensuite inscrire le mot au tableau afin que nous puissions en discuter en groupe.

 

Je commence ensuite le retour en lisant chacun des mots inscrits au tableau. Dans un premier temps, nous raturons les mots où il manque des phonèmes et les mots où les graphèmes ne correspondent pas au phonème entendu. Ensuite, nous regardons les possibilités qu’il reste et le porte-parole de chaque équipe explique pourquoi ils ont choisi cette manière d’écrire chaque syllabe.

 

Lorsqu’on obtient le consensus, les chercheurs doivent confirmer la norme orthographique à l’aide de la ressource de leur choix: mur de mot, livre, dictionnaire de type Eurêka, etc. Une fois la norme validée, tous les élèves notent la bonne manière d’écrire le mot sur une 3e ligne de leur cahier. 

 

Lorsqu’ils sont en situation d’écriture, les élèves qui se réfèrent au cahier savent que le mot écrit à la ligne 3 est bien écrit. Toutefois, suite au cours en ligne sur les orthographes approchées, j’ai décidé que l’an prochain, j’allais utiliser un cahier séparé en 3 colonnes plutôt que ma méthode actuelle. Ce sera beaucoup plus facile pour les élèves d’utiliser leur cahier comme outil de référence. 

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