Bilan de stage

Il me semble que mon milieu de stage se rapproche beaucoup des classes où j’ai fait mon primaire dans les années 90. Mon enseignante associée utilise principalement l’enseignement magistral comme c’était le cas dans mon enfance et j’ai très peu senti le beau courant socioconstructiviste dont j’ai tant entendu parler à l’université. En fait, je n’ai pas eu la chance d’observer de travail coopératif, de pédagogie par projet ni aucun autre modèle d’enseignement constructiviste qu’on m’a enseigné en DDD1210, mais j’ai malgré tout eu la possibilité d’expérimenter l’apprentissage stratégique avec les élèves.

 

Tout au long de mon stage, je me suis demandé pourquoi le milieu me semblait aussi loin de ce qu’on enseigne à l’université. Je me suis même dit à plusieurs reprises que l’université est déconnectée de la réalité. En discutant avec mes collègues, je me suis ravisée. Je sais que la formation que nous recevons est adéquate et qu’elle correspond à un idéal à atteindre. Je sais aussi que ma vision de l’enseignement est plus proche de cet idéal que l’endroit où j’ai fait mon stage.

 

J’ai ressenti cette confrontation entre mon idéal et la réalité de mon milieu très rapidement après le début de mon stage. Bien que ça ne m’ait pas empêchée de m’adapter, j’ai réellement eu une réflexion profonde sur la façon dont je voudrais enseigner, sur ce que j’aimerais être, mais aussi sur ce que je n’aimerais pas être.

J’ai découvert, par exemple, que j’aime beaucoup les tâches complexes. Désormais, quand j’imagine ma future classe, j’y vois un grand thème autour duquel la plupart des activités gravitent : les lectures, l’écriture, les apprentissages, les mots de vocabulaire, les dialogues d’éthique et culture religieuse…

 

Ma vision de l’enseignement est créative, vivante et animée. Elle est dans le même esprit que la communauté de recherche philosophique que j’ai adoré faire en MOR5090 ou que le projet d’engagement communautaire qu’on m’a présenté en DDD3410. J’ai fait un projet de lecture animée avec les élèves pendant mon stage et c’était vraiment à mon image. Mon style d’enseignement implique de prendre des risques. De sortir du confort rassurant du manuel scolaire et de rentabiliser temps et énergie en touchant à tout à la fois.

Compétences développées

Compétence 1

Je me suis toujours efforcée de bien maîtriser la matière que j’enseignais. J’ai souvent mis des petits aide-mémoires tirés du site d’alloprof dans mes tableaux de planification, afin d’être certaine de ne pas oublier l’essentiel ou de valider ce dont je me souvenais sur les divers sujets. Au besoin, je m’assurais avec mon enseignante associée de ce que j’allais présenter.

 

J’ai tenté de faire le plus de liens culturels possible dans mes leçons, mais comme le stage n’était pas très long, j’ai commencé à me sentir plus à l’aise avec les référents culturels surtout en fin de stage, parce que je connaissais mieux le milieu et les élèves de ma classe.    

Compétence 2

Je trouve que mon français parlé s’est beaucoup amélioré. J’ai fait des efforts pour bien parler et articuler lors de mon stage et la qualité de mon expression orale s’en ressent même dans ma vie courante. Je n’ai jamais hésité à reformuler doucement ce que les élèves disaient, habitude que j’avais déjà grâce à mes enfants.

 

De plus, grâce au cours de didactique de l’oral, j’ai pris conscience de l’importance de la respiration et de la posture dans une bonne communication.    

Compétence 4

Je pense que j’ai été en mesure de planifier de bonnes situations d’apprentissages qui tenaient compte de l’intérêt des élèves et qui respectaient les trois étapes et qui suivaient la progression des apprentissages.

 

J’ai été très créative dans ma planification et dans ma façon d’enseigner. J’ai particulièrement aimé adapter à ma couleur certains exercices tirés du manuel de mathématiques et il m’est même arrivé de me déguiser pour certaines activités. J’ai utilisé du matériel de manipulation, j’ai donné des exemples    

Compétence 7

C’est à mon avis une des compétences que j’ai le plus développées au cours de ma première année de baccalauréat.

 

Le cours sur les élèves EHDAA est sans doute celui qui m’a le plus servi une fois sur le terrain. Je me suis informée sur les P.I.A des élèves et sur les moyens concrets mis en place dans la classe. J’ai dépoussiéré les divers outils qui traînaient dans une armoire et j’en ai fait profiter les élèves. J’ai aussi eu à diriger une activité de compréhension de lecture où j’ai dû adapter la tâche pour 4 élèves en difficulté.  

Compétence 11

Je me suis montrée très active dans mes apprentissages. J’ai beaucoup questionné mon enseignante associée (et d’autres) sur plusieurs sujets ou façons de faire. Je me suis toujours efforcée d’utiliser les rétroactions de mon enseignante et de mon superviseur et de les mettre à profit. Je prends très bien la critique quand elle est constructive et je l’utilise à mon avantage. Je pense que je possède également une bonne capacité à m’analyser et à m’adapter.    

Un choix confirmé !

Le stage a été déterminant pour moi. Non pas que je ne croyais pas en mes capacités ou que j’hésitais dans mon choix de carrière. Je me doutais bien que j’aimerais le métier d’enseignante : j’ai fait mes preuves depuis longtemps auprès des jeunes à travers le mouvement scout. C’était quand même l’occasion pour moi de faire mes preuves face à mon conjoint et à ma mère. Lorsque je leur ai annoncé que j’allais entreprendre un baccalauréat en enseignement, les deux ont tenté de me décourager et m’ont dit que ce n’était pas ma place.

 

J’ai confirmé que mon choix professionnel était le bon dès le jour où j’ai rencontré mes élèves pour la première fois, en décembre. À un moment, j’étais accroupie à côté d’un pupitre pour aider une élève et j’ai eu le déclic. C’est à cet instant précis que je me suis dit « Wow ! C’est vraiment ça que je veux faire ! » Je ne sais pas exactement pourquoi, mais j’ai eu l’impression d’être parfaitement au bon endroit au bon moment.

 

J’étais consciente de posséder déjà plusieurs qualités d’une bonne enseignante. Je savais dès le départ que mon sens de l’organisation aiguisé serait un atout. J’étais aussi convaincue grâce à mon expérience dans le scoutisme que j’avais déjà de bonnes compétences lorsqu’il est question de transmettre des connaissances et je savais que j’étais capable d’interagir avec des enfants. Tout ce qu’il manquait, c’était la confirmation que j’étais capable de le faire à plus grande échelle que dans mes réunions scoutes hebdomadaires. Et à mon plus grand bonheur, j’ai rapidement pu me rendre compte que oui.

 

J’ai bien sûr éprouvé quelques difficultés. Certains élèves ont testé les limites de ma patience. J’ai même dû en isoler un à deux reprises pendant mes prises en charge parce qu’il nuisait au fonctionnement du reste du groupe. Mais même dans les situations plus difficiles, j’ai fait de belles découvertes sur moi-même et mes réactions m’ont parfois surprise.

 

Chose certaine, je ressors grandie de mon expérience. Les élèves, mon enseignante associée et les autres enseignants que j’ai eu la chance de fréquenter m’ont beaucoup fait grandir. J’ai eu beaucoup de latitude de la part de mon enseignante associée, ce qui m’a permis d’être active dans mes apprentissages, d’être créative et d’avoir du plaisir à enseigner. Je n’ai pas eu peur de prendre des risques et d’expérimenter et je sors de mon premier stage rempli d’une confiance nouvelle.

 

Et même si ce n’est pas l’important, en confirmant mon choix professionnel, j’ai prouvé à ceux qui doutaient de moi qu’ils avaient tort. 

Mes défis

Mon plus grand défi pour le deuxième stage sera sans doute la gestion des conflits. C’est ce que j’ai trouvé le plus difficile lors de celui-ci et même après 5 semaines complètes dans une classe, j’ai encore du mal à réagir et à intervenir lorsque surviennent de petits accrochages dans la classe.

 

La plupart du temps, je trouve que les réactions des élèves sont disproportionnées et qu’ils « rapportent » sans raison sans essayer de résoudre leurs problèmes de façon autonome. Par exemple mes élèves m’ont demandé d’intervenir dans plusieurs situations qu’ils auraient pu essayer d’abord de régler par eux-mêmes.

Je ne remets pas en cause les émotions et la frustration qu’ils ressentent, mais j’ai beaucoup de difficultés à traiter sérieusement plusieurs situations parce qu’à mes yeux, elles sont tellement banales. Je ne pense pas ici aux vrais conflits, où la violence verbale ou physique est en cause. Ces conflits-là, je les règle rapidement et sans trop de problèmes. Mon défi se situe au niveau des conflits du genre « Untel a envoyé notre ballon au fond de la cour » ou « Unetelle a triché à la marelle ».

 

Au préscolaire il va y avoir beaucoup, beaucoup de ces petites banalités à gérer, c’est pour cette raison que je pense que ça représente un défi que je vais devoir relever. Je suis consciente cependant que ce sera mon rôle d’éduquer les élèves et de leur apprendre comment on résout les conflits. Je sais aussi par expérience que les tout-petits ont naturellement tendance à passer à autre chose plus facilement que les plus grands et ça risque par conséquent d’être plus facile à gérer pour moi.

 

 Au deuxième stage, je devrais également porter attention aux transitions. Je sens que c’est quelque chose qui est encore un peu fragile dans ma gestion de la classe. Je dois donner mes leçons en tenant compte du matériel que les élèves auront à sortir ou des équipes qu’il y aura à former. Je dois garder en tête de toujours donner les consignes sur ce qu’il y a à faire avec le matériel avant de demander aux élèves de le prendre.

Ce n’est pas quelque chose que j’ai fait spontanément dès le début de mon stage. Il a fallu que j’attende ma première supervision avant que ce soit porté à mon attention. J’ai tout de suite pris les mesures nécessaires pour corriger cette faiblesse. Ce n’est toutefois pas encore complètement acquis bien que je me sois beaucoup améliorée.

 

Finalement, je pense que j’ai du chemin à faire lorsqu’il est question des interventions discrètes. J’ai toujours fait très attention à ne pas trop interpeler des élèves devant toute la classe, mais je dois admettre que par moment, ça m’apparait comme la meilleure façon de faire cesser les comportements dérangeants.