Journal de bord créatif

Matériaux utilisés: pastels secs, crayons de bois, crayon traceur noir, colle, ciseaux.

 

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Dans mon journal créatif, j’ai représenté la culture en traçant mon profil sur la page d’un live. C’est une façon de dire que la culture est quelque chose que je porte en moi, qui me remplit et me transforme. Je l’ai collé sur un fond bleu, couleur du ciel et de l’infini, parce que la culture est sans limites et qu’on peut la rehausser sans fin.

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J’ai illustré la relation enseignant/élève par le coeur qui rayonne. C’est ma représentation de l’intérêt sincère que j’éprouve envers les enfants, un sentiment qui vient du fond du coeur et qui reflète dans ma pratique.

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Le cerveau illustre à la fois la planification, la différenciation et les intelligences multiples, parce que ce sont des choses sur lesquelles il faut s’attarder, des choses auxquelles il faut penser.

 

Pour moi, tous les éléments que j’ai choisi de mettre en valeur dans mon journal créatif sont liés étroitement entre eux. C’est ma façon de m’intéresser aux enfants et de créer rapidement des liens avec eux qui me permet d’adapter mes enseignements à leur réalité et à leurs intérêts. C’est aussi ce qui me permet de saisir leurs difficultés et leurs talents et de les utiliser pour différencier ma pédagogie. Tout cela est possible grâce à ma curiosité de tout, à mes passions et à ma culture.

 

Aujourd’hui, en y réfléchissant bien, je me sens mieux outillée pour réaliser mon stage. J’ai encore la peur au fond du ventre lorsque j’y pense, mais je me sens prête à relever le défi maintenant que j’ai pris conscience que j’ai tout en moi pour réussir. Je garde constamment, dans un coin de ma tête, qu’il ne faut pas chercher la magie: je suis la magie.

Matériaux utilisée: pastels secs, poinçon en forme de papillon (EK Success), crayon Sharpie noir.

 

Ma première semaine de stage me très chaotique. Je ne sais pas où me mettre, je me sens de trop et j'ai constamment l'impression de tout faire de la mauvaise façon. Je me sens comme emportée dans un tourbillon, en perte de contrôle sur ce qui m'arrive et je ne peux pas m'empêcher de penser à mes angoisses pré-stage.

Tous ces papillons que j'ai nommés quelques jours avant de commencer me torturent l'estomac et je sens que toutes mes peurs étaient justifiées...

Matériaux utilisés: crayons Sharpies, gouache en pain.

 

Début de la deuxième semaine de stage. Lise m'a dit qu'elle ne me "sent" pas. Ça m'affecte beaucoup, mais je sais qu'elle a raison parce que moi non plus, je ne me sens pas. J'ai l'impression que les enfants ne me voient pas, je ne sais pas où je m'en vais, je ne me sens pas à ma place. C'est dur.

 

Lise me dit de m'enraciner dans la place. D'imposer ma présence, de toujours faire sentir aux enfants que je suis là, que je suis un phare.

 

C'est facile à dire. Je me sens tellement petite et peu imposante comparativement à elle...

Matériaux utilisés: pastel sec et sharpie noir.

 

Chacun des ballons représente un de mes vingt élèves. La silhouette noire, c'est moi, qui essayait de les tenir tous. Ce dessin symbolise le lâcher prise.

 

 

Mardi, 24 mars 2015, jour de la bibliothèque municipale. Les enfants sont enthousiastes, mais calmes et l'activité se passe bien.

 

Au moment du retour, toutefois, la fatigue est palpable. Les enfants traînent de la patte et il faut intervenir sans arrêt pour nous assurer que la marche du retour se fasse de façon sécuritaire. Je me sens comme un vieux disque égratigné à force de toujours répéter..."Regarde devant toi. Marche un peu plus vite. Reste avec ton copain. N'arrête pas au milieu de la rue." 

 

Ma patience s'effrite un peu plus à chaque pas, usée par la passivité de plus de la moitié des enfants que j'ai l'impression de traîner sur mon dos fatigué. 

 

Je prend conscience soudainement que mes attentes envers les enfants sont trop élevées et que pour parvenir à retourner à l'école, il faut que j'augmente ma compréhension et que je limite le nombre de mes interventions au minimum. Il faut absolument que je trouve l'équilibre entre mes attentes et ce que les élèves sont en mesure de me donner.

 

Lâcher prise.

 

Nous avons mis trois fois trop de temps à nous rendre à l'école, mais je me suis écoutée et j'ai respecté mes limites... et celles de mes élèves.

 

Ce que j'ai appris, ce jour-là, c'est l'importance d'être avant tout à l'écoute de moi-même et de me préserver. C'est essentiel pour arriver à conserver une image positive des enfants. De plus, le lâcher-prise permet de retrouver un peu de patience et de persévérance lorsque la situation semble désespérée. Il faut absolument que je garde en tête que c'est mieux de lâcher prise que de s'acharner et de gaspiller ma précieuse énergie.